Itskhok Lerman

V Y P

Véritable Yiddish Polonais

Ce Yiddish qui nous accompagne depuis de longs siècles nous a aidés à résister aux épidémies de peste, de choléra, aux chasses aux sorcières, aux viols, aux bûchers, aux oppressions, aux exils, aux pogroms, à la shoah, aux haines antisémites et à toutes les injustices… Cette langue riche, vivante, expressive, empreinte de tant de souvenirs et d’histoires est digne de respect et ne doit pas disparaître !

Ouvrez une page et découvrez le yiddish tel qu’on le parlait en Pologne. Feuilletez, fouillez… Vous verrez bien. Un mot va vous interpeler, vos souvenirs vont ressurgir et alors… un de ces jours, qui sait, vous vous « mettrez » peut-être au Yiddish ! Farvous nicht ? Ver vayst ? (Pourquoi pas ? Qui sait ?)


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Ce Yiddish qui nous accompagne depuis de longs siècles nous a aidés à résister aux épidémies de peste, de choléra, aux chasses aux sorcières, aux viols, aux bûchers, aux oppressions, aux exils, aux pogroms, à la shoah, aux haines antisémites et à toutes les injustices… Cette langue riche, vivante, expressive, empreinte de tant de souvenirs et d’histoires est digne de respect et ne doit pas disparaître !

Ouvrez une page et découvrez le yiddish tel qu’on le parlait en Pologne. Feuilletez, fouillez… Vous verrez bien. Un mot va vous interpeler, vos souvenirs vont ressurgir et alors… un de ces jours, qui sait, vous vous « mettrez » peut-être au Yiddish ! Farvous nicht ? Ver vayst ? (Pourquoi pas ? Qui sait ?)


Écoutez Yitskhok Lerman

Section 1

>> Texte et traduction française

Section 2

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Section 3

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500 pages, 15 x 23 cm, moins de 12 euro

 


Avant-propos

Isaac Bashevitch SINGER, Prix Nobel de littérature 1978, a écrit : « Le Yiddish est une langue qui rit. »

Fin de citation.

 

Isaac Jacques LERMAN ajoute :

Cette langue qui chante, quand elle pleure, quand elle rit,

Cette langue résiste et renaît de l’oubli,

Cette langue qui vient du fond de notre vie,

Cette langue mélodieuse de par sa prosodie,

Cette langue s’épanouit en l’enfant qui grandit,

Cette langue séduit, comme une voix amie.

 

Ce Yiddish qui nous accompagne depuis de longs siècles nous a aidés à résister aux épidémies de peste, de choléra, aux chasses aux sorcières, aux viols, aux bûchers, aux oppressions, aux exils, aux pogroms, à la shoah, aux haines antisémites et à toutes les injustices…

Cette langue riche, vivante, expressive, empreinte de tant de souvenirs et d’histoires est digne de respect et ne doit pas disparaître !

Elle a mis si longtemps à s’épanouir…

Chatoyante, imagée et communicative, elle a bercé mon enfance et m’a permis de capter la pensée la plus intime de mes parents et de mes proches.

Ce Yiddish, je l’aime. J’y suis lié comme à une personne bien-aimée.

Fort heureusement, il est en train de renaître. C’est un fait avéré et je désire ardemment qu’il survive. C’est pourquoi j’ai compilé ce recueil, non exhaustif, il s’en faut, en glanant ça et là dans ma mémoire, des adages et des expressions, pour servir de bouée au Yiddish tant aimé, qui berce encore nos âmes et s’accroche à nos gènes.

Cette langue vernaculaire s’est créée, par nécessité, en Europe centrale, pour permettre aux juifs isolés dans leur Shtetl, de parler entre eux autrement qu’en Hébreu (la Langue de D…).

Il semblerait que la base du yiddish ait été puisée dans des parlers germaniques, notamment dans les régions du Rhin. S’y sont ajoutés, au fil des siècles, des termes empruntés aux langues des pays traversés par les juifs. On y retrouve des mots hébreux, allemands, polonais, russes, français, anglais, et bien d’autres, tous yiddishisés. Le yiddish s’écrit de droite à gauche avec des lettres hébraïques et sa syntaxe se rapproche de l’anglais et non de l’allemand comme on serait enclins à le supposer. Le Yiddish est une LANGUE, puisque parlée par plus de quatre millions de personnes de par le monde.

Le yiddish possède une immense littérature :

Yitskhok Laybouch Peretz, Mendele Moykher Sforim, Shalom Alekhem (Un violon sur le toit), Yitskhok Bashevitch Singer (qui écrivait tout en yiddish et avait une traductrice en anglais à demeure) pour ne citer que ces quatre-là. Ils ont comblé le monde littéraire de leurs œuvres.

Ainsi que dans chaque langue, il existe un « yiddish littéraire » et un « yiddish populaire ». Je vous propose donc de découvrir, dans un Véritable Yiddish Polonais usuel (V.Y.P.), translittérés et à la portée de tous, certains proverbes, dialogues, expressions, locutions, phrases familières, pensées, insultes, injures et malédictions si énormes, qu’elles en deviennent des locutions amicales, voire des gentillesses.

A l’instar de son peuple, le yiddish ignore la violence.

Justifions, à présent, l’absence de classement que j’ai omis à dessein. Pourquoi les « vide-greniers », les « salles de ventes » et autres « foires à tout » sont-ils si attirants et ont tant de succès ?

On y cherche, sans contrainte, chacun selon ses goûts, ses besoins ou ses envies. Même si l’on n’a rien acheté, on en repart, l’esprit apaisé et enrichi de découvertes. Il en sera de même avec ce « Vrac ».

Le hasard est si attrayant et si inattendu !

 

Ouvrez une page et découvrez le yiddish tel qu’on le parlait en Pologne. Feuilletez, fouillez… Vous verrez bien. Un mot va vous interpeler, vos souvenirs vont ressurgir et alors… un de ces jours, qui sait, vous vous « mettrez » peut-être au Yiddish ! Farvous nicht ? Ver vayst ? (Pourquoi pas ? Qui sait ?)

 

Yitskhok Jacques Lerman

Paris, le 1 septembre 2019


Prononciation

Précisions pour la prononciation « en translittéré V. Y. P.» (Véritable Yiddish Polonais) :

Toutes les lettres, y compris les finales des mots, se prononcent.

Le « e » se prononce comme un « è » un peu plus « fermé ».

Le « kh » s’effleure comme le « j » espagnol : « la Jota ».

Le « y » comme un « i » long.

Le « zh » comme le « j » en français.

Le « sh » comme le « ch » en français.

Le « ou » comme le « ou » en français.

Le « g » reste le « g » guttural, même devant un « e » ou un « i ».

Le « s » reste toujours le « s » même entre deux voyelles.

Le « u » n’existe pas en yiddish !

Cela dit, tous ceux qui s’y sont « frottés », y sont parvenus avec très peu d’efforts, récompensés par une grande satisfaction.

Si des expressions vous reviennent en mémoire, notez-les en fin de livre.

Je serai ravi, si possible, de les recevoir. Et vous aurez alors participé, vous aussi, au sauvetage de notre si jolie langue.


Postface

Je souhaite vous faire voyager dans vos souvenirs, comme je l’ai fait depuis juillet 2010. Début de ce captivant travail de mémoire et de recherches.

Au cours de cette délicieuse promenade, je n’ai cessé de côtoyer mon père et ma mère, tous deux décédés, à qui je dois tout mon yiddish depuis mon berceau.

Ils ne me parlaient que dans ce « mame-louchn[1] » avec ma famille restreinte dont il ne restait que peu de monde après la guerre et aussi avec leus amis, rescapés de l’enfer. Tous devisaient en yiddish. Cette langue était leur intimité et l’échange se faisait tout naturellement. C’était le lien qui les réunissait.

Qu’il était bon de se retrouver et agréable d’entendre, comme avant, apaisé et libéré, ces échanges en yiddich dont j’étais privé durant cette horrible guerre.

Leurs propos sont gravés dans ma mémoire et le resteront à jamais. La honte d’être juif s’estompait progressivement mais ma résilience était très lente.

Ce Yiddich qui prouverait, malgré les « efforts » du nazisme, que l’âme juive est ardente, non violente, nécessaire et éternelle. Ce yiddish, bien plus qu’une langue, est une douce caresse mélodieuse, intime et apaisante.

Je suis né dans la marmite de « tchoulent[2] » et y barbotterai toute ma vie !

J’ai une pensée particulière et des remerciements pour toutes les opportunités qui m’ont permis de réaliser cet opuscule :

Dasia, mon épouse : ma première auditrice et conseillère. Mes parents et tous les membres de ma famille, mes amis, mes lectures, mes conversations, les « 78 tours » en cire, les pièces de théatre, les sketches en yiddish (Je pense notemment à Tzhigan et Shumakher) et à tous les membres de ma trés chère troupe théatrale « ABI GEZINT » qui m’ont encouragé et permis de progresser.A ma mémoire, ma curiosité, mon extrême appétit pour cette langue et partout où je pouvais glaner et engranger quelques expressions pour enrichir ce recueil.

Chaque jour, je « descends » dans mes souvenirs Yiddish pour les feuilleter et noter, noter encore… Ma soif s’apaisera-t-elle un jour ? Je ne le pense pas…

Je refuse que le Yiddish soit enterré. C’est une langue qui mérite de vivre !

Mes amis, si je parviens un peu à éveiller votre curiosité, votre intérêt et aussi vos souvenirs, je suis récompensé. Quel bonheur de transmettre, de partager et de redonner vie à notre si cher et attachant Yiddish !

 

Merci.

Yitskhok Jacques Lerman

 

[1] Langue de la mère

[2] Le tchoulent est un plat typiquement yiddich qui devait cuire lentement et longtemps sur le fourneau, lequel servait aussi de chauffage. Comme on ne doit « allumer» aucun feu pendant le shabbat, ce plat, élaboré la veille et alimenté par des bûches régalait toute la famille durant ce jour de repos total et respecté. « Tchoulent » vient, dit-on, de : « chaud – lent »… Encore un emprunt ? Allez savoir.


Biographie de Yitskhok Jacques Lerman

Yitskhok Jacques Lerman

 

Né à Paris, rue St-Maur (75011) en 1931.

Enfance dans une famille yiddishophone.

Père et mère originaires de Likow (en yiddish Likèvè), 130 km à l’est de Varsovie, 30 km au sud de Siedlce (Shèdlèts). Père, tailleur à domicile et mère couturière. Ils se réfugient en Auvergne avec Yitskhok Jacques (YJL), leur fils, dès 1940 (Fournol, près d’Issoire).

YJL termine ses études en Cours complémentaire en 1948. Il commence à travailler comme tailleur sur mesure à 17 ans. Une petite sœur naît en 1948.

Service militaire en 1951 comme sergent dans l’armée française (métropole).

YJL joue en amateur au Théâtre de la Mouffe (Lucien Maurice) avec ses anciens camarades, puis dans la troupe de Clichy-la-Garenne, dirigée par Bernard Goupil des Pallières (pdt du Groupement mondial des troupes francophones).

Concours Charles Dullin : leur troupe décroche le Grand Prix (1960 env.) pour une pièce nouvelle jamais jouée en France « Le Bonnet du Fou », où il joue un commissaire truculent. Compliments de Paul-Louis Mignon et Béatrice Dussane : « Vous avez donné une leçon de théâtre aux comédiens français. »

YJL joue dans une des toutes premières pièces du dramaturge Victor Haïm : « Chimère et le gros Homme ».

Il se marie en 1966 (à l’âge de 35 ans) avec une yiddishophone ; ils ont une fille en 1967.

Il devient voyageur de commerce pour la National Chemical Research (USA) et cesse de jouer pour être présent dans sa famille.

 

Au bout de 28 ans d’activité, YJL prend sa retraite en 1993. Il entre en contact avec l’ACODJ, troupe d’amateurs s’occupant du répertoire yiddish, dirigée par Gérard Frydman. Au départ de ce dernier, il travaille avec Henri Librach jusqu’en 1996 sur des pièces de H. Leyvik (« Le Maharam de Rottenburg » et « Dans les Prisons du Tsar »).

Il prend la direction de la troupe en 1999, qu’il nomme « Abi guèzynt » («Pourvu qu’on ait la santé »).

En 2002 YJL termine de monter la pièce : « Les Sages de khelm » (« Khèlèmèr Khakhoumim » de Moyshè Guershenzon).

Puis la troupe répète « La Légende du Shtettel », imaginée par YJL de façon autobiographique.

La troupe se produit à l’UJRE, 14 rue de Paradis, avec des sketches et des monologues. YJL demande à ses comédiens de s’aligner sur sa prononciation du yiddish polonais.

 

La troupe a diminué en nombre mais le groupe continue à se retrouver tous les 15 jours.

En 2011, YJL commence à mettre par écrit de nombreux proverbes, phrases idiomatiques, réparties enjouées ou furibardes, dialogues de frères ennemis… pour léguer cet héritage vivant aux générations à venir. Il traduit également en français des textes classiques de la poésie yiddish.