Extrait 16: Découverte

<<< Home

Ce fut par amitié pour un homme et une femme de Cagliari, rencontrés par hasard, que S. et moi embarquâmes à Tunis pour la Sardaigne. Ils nous avaient conté que leur île ressemblait fort à la Tunisie. La beauté des corps bistres et fiers, les immenses plages de sable blanc et fin, l’eau si bleue qu’elle se confondait avec le ciel, les palmiers-nains, les oliviers sauvages, les figuiers, les genêts épineux, la côte dévorée de soleil, tout évoquait là-bas la Sardaigne chère à leur cœur. Son nom déjà faisait rêver : Sardegna. Il inspirait la transparence laiteuse de la sardoine, la fixité de la pierre, la sublime présence de la mer. L’idée d’une terre inconnue, suspendue entre l’Afrique et l’Europe, nous avait alléchés.