Les anciens conquérants aux yeux allongés, aux visages pâles et aux traits sombres, continuent de sourire à travers les millénaires. Les jeunes Cagliaritains sont beaux comme des icônes, d’une beauté tout à fait impersonnelle. L’idée de la singularité ne les a pas encore gagnés et leur moi change en fonction de la mode à laquelle ils se rattachent assidûment. Il leur suffit d’apparaître pour être. Mais la force assimilante du masque n’est pas sans danger pour la persona qui le porte et ne peut plus s’en défaire. Tel est, semble-t-il, le grand dilemme des trentenaires qui confondent le jeu et la vie, comme s’ils ne réussissaient pas à s’identifier avec ce qu’ils font; comme si la vie était vide, insaisissable.